L’infanterie
de 1939 est héritière des 173 anciens régiments de l’armée d’active de
1914, dont elle a conservé la numérotation. La liste du temps de paix
est cependant aux deux tiers vide, puisque 67 numéros seulement sont
attribués avant la mobilisation : 64 régiments d’infanterie de divers
types et 3 demi-brigades alpines de forteresse.
Entre septembre 1939 et juin 1940, 164 numéros sont réattribués, selon la répartition suivante :
-
97 numéros choisis dans l’ancienne liste des 173 régiments d’active de
1914, attribués en général aux corps de troupe de réserve de série «A».
Il en manquera cependant 9 pour que la liste soit totalement
reconstituée (Nota : les numéros vacants en 1939/1940 sont les
suivants : 17, 20, 52, 53, 76, 88, 111, 145 et 163. Ces régiments
ont été dissous entre 1920 et 1923 sauf le 145°RI exterminé en 1914 à
la prise de Maubeuge par les Allemands et le 111°RI dissous en 1916
après une révolte.)
-
67 numéros choisis dans l’ancienne liste des régiments de réserve de
1914 (à l’époque les numéros 174, 175, 176, et 201 à 373), attribués en
général aux corps de troupe de réserve série «B».
Le principe
consistant à ajouter 200 au numéro du corps d’active pour obtenir le
corps de réserve correspondant est maintenu en 1939 mais, pour près
d’un tiers des régiments de série «B», le corps d’origine est lui même
de réserve série «A».
Le cas limite est atteint par le 220°RI formé en septembre
1939 par la 17ème région militaire alors que le 20°RI n’a jamais été
reconstitué.
En tout on recense donc l’existence, pendant l’ensemble de
la campagne de 1939-1940, de 231 régiments ou demi-brigades
d’infanterie. Ces corps de troupe se répartissent en diverses
catégories, dont voici le détail :
Régiments d’infanterie (R.I.) - Leur ancestrale appellation
« de ligne», officiellement supprimée en 1882, tend à retrouver une
signification depuis la création des régiments de forteresse.
Avant la mobilisation, les régiments d’infanterie « de ligne » sont au nombre de 45, répartis en deux catégories :
-
25 RI actifs de DI normales ; numéros 5, 14, 18, 21, 24, 26, 32, 35,
41, 46, 48, 57, 60, 65, 71, 80, 94, 107,117, 126, 137, 151, 152, 158 et
170. (Nota : Le 80°RI est alpin par tradition, mais cantonnés à
Metz et Thionville depuis 1935, dans le cadre de la 42°DI) ;
-
20 R.I actifs de DI motorisées : n° 1, 4, 8, 13, 27, 38, 39, 43, 51,
67, 91, 92, 95, 106, 110, 121, 129, 131, 134 et 150.
(Nota : les RI de DI motorisées se
distinguent des RI normaux par la réduction du nombre de leurs chevaux,
le renforcement des organes de sûreté et des moyens de feu. Cependant,
ils ne sont nullement des unités réellement « motorisées » au sens
actuel du terme : ils ne disposent pas de moyens de transport propres.)
À la mobilisation le nombre de RI
mis en ligne est triplé avec 104 RI de réserve (formés avant le 10 mai
1940) : les numéros 2,6, 7, 11, 19, 29, 31, 33, 36, 44, 45, 47,
49, 50, 56, 62, 63, 66, 71, 72, 73, 74, 77, 78, 85, 86, 89, 93, 98,
100, 101, 102, 103, 104, 105,109, 113, 115, 116, 119, 120, 122, 123,
124, 125, 127, 130, 143, 201,204, 205, 208, 211, 213, 214, 215, 218,
220, 223, 224, 225, 226, 227,235, 237, 238, 239, 241, 242, 246, 248,
250, 255, 257, 260, 265, 270,271, 272, 274, 279, 281, 291, 295, 298,
302, 330, 331, 332, 334, 337,341, 343, 348, 371 et 373. (Nota : le
corps portant le numéro 272est appelé 272° demi-brigades d’infanterie.
Trois des régiments cités ne participent pas à la bataille ; les 218°
et 257° envoyés en Afrique du Nord et le 373° RI affecté à la défense
du littoral corse).

Fin
mai et début juin 1940, 18 autres régiments sont recréés, soit à partir
de RI disloqués dans la première phase de la bataille, soit par la
réunion de bataillons d’instruction initialement constitués en
G.U.I(Groupement d’unités d’instruction). 12 RI à base d’éléments
disloqués(59, 64, 83, 90, 114, 118, 135, 219, 232, 236, 264, 294) et 6
RI à base de G.U.I (9, 25, 108, 138, 142, 144).
(Nota : les 108° et 144° sont formés à partir
d’éléments alpins. Le 142°RI, ex G.U.I. numéro 16, part à la bataille
sous l’appellation de 16° demi-brigade de chasseurs ; il ne portera
jamais son numéro officiel.)
Régiments d’infanterie alpine (R.I.A.) : ils sont
cantonnés en temps de paix dans les 14ème, 15ème et 16ème régions
militaires (Lyon,Marseille et Montpellier) et sont spécialisés dans le
combat en montage. Leur composition, légèrement différente de celle des
RI de ligne, comprend notamment une section d’éclaireurs skieurs (SES)
par bataillon et des équipages sur bâts.
7 RIA actifs portants les numéros 3, 15, 81, 99, 141, 159,
173. (Nota :Le 173°RIA de Corse est rebaptisé 173° demi-brigade
d’infanterie alpine ; il combat en France en mai - juin 1940 avec la
44°DI).
8 RIA de réserve portants les numéros 55, 96, 97, 112, 140,
203, 299,315. (Nota : le corps portant le numéro 315, formé en Corse ne
quitte pas l’Île et prend le nom de 315 demi-brigade alpine).
Plusieurs régiments alpins sont transformés sur le type
Nord-Est avant le 10 mai 1940. Leur SES restent affectées à l’armée des
Alpes et combattent en juin 1940 contre l’Italie. Les trois SES du 140,
prêtes à embarquer à Brest pour Narvik comme tout le régiment, seront
aussi envoyées sur la Somme et combattront en mai et juin face à la 62°
DI Allemande.