Un personnage célèbre du 140  
BachCharles-Joseph PASQUIER, dit BACH, né le 9 novembre 1882 à FONTANIL-CORNILLON dans l'Isère, a déjà plusieurs années de métier quand, vers la fin de 1913, un certain Louis Bousquet décide d'écrire des paroles sur une marche déjà connue (musique de Camille Robert) intitulée QUAND MADELON. BACH s'y intéresse et comme elle correspond à son personnage de tourlourou, il décide de la créer à l'Eldorado au début de 1914. Elle remporte un succès mitigé. POLIN, le premier comique troupier de l'époque, l'essaie à son tour, au Palais de Cristal de Marseille. Même réception : on la remet dans les tiroirs. Puis c'est la Guerre !
Mais c’est BACH, le comique troupier « le soldat PASQUIER » qui, mobilisé au 140ème Régiment d’Infanterie à GRENOBLE, va imposer la chanson aux poilus. Madelon
Sur la recommandation du Général GALLIENI, en 1916, il est chargé d’une mission dont le Théâtre aux Armées sera plus tard le développement : distraire les combattants. Il parcourt les villages où les troupes de l’armée des Vosges et d’Alsace viennent se détendre. Il chante où il peut, dans les granges, parfois en plein air. Et les auditoires reprennent en cœur : Madelon... Madelon. Ce chant prend place à côté de l’hymne national. Les fanfares françaises et anglaises se saluent au son de « Quand Madelon ». Du front, où elle a reçu la consécration de ceux qui se battent, la chanson gagnera l’arrière.
D'autres chansons ont repris cette dénomination : « La Madelon de la Victoire » (1919), « Victoire, la fille de Madelon » (1939) et au cinéma: La Madelon, comédie de Jean BOYER (1955) avec Line RENAUD, Odette BARENCEY, Jean RICHARD, Roger PIERRE, Jean CARMET, Noël ROQUEVERT, Robert DALBAN...
C'est par erreur que Lucien BOYER, l'auteur de « La Madelon de la Victoire », reçut la Légion d'honneur : Georges CLEMENCEAU pensait récompenser l'auteur de « Quand Madelon » !
Après la guerre Charles-Joseph PASQUIER se tourne vers la revue. Il est aux Folies-Bergère, entre 1919 et 1924, à la Gaîté-Rochechouart en1927, au Casino de Paris en 1929, à l'Éden-Concert entre 1929 et 1933 mais plus en comédien-chanteur que chanteur.
Depuis 1926 ou 1927, il fait en effet équipe avec Henry LAVERNE et les deux montent des sketches - qu'ils jouent devant un rideau ou avec un décor minime. Les titres en disent longs sur leur contenu : À la poste, Au bureau des naissances, Au cinéma ; Chez l'apothicaire, [Chez] l'avocat, le boucher…, etc. D'un de ces sketches, Tout va bien (1931),Paul MISRAKI s'inspirera pour écrire sa chanson : Tout va très bien,Madame la Marquise et le grand Fernand Raynaud n'hésitera pas à leur emprunter leur Toto, mange ta soupe. De ces sketches, BACH et LAVERNE en ont enregistré plus de 150 entre 1928 et 1938. Le plus connu aujourd'hui est sans doute ce Z'allo ! Z'allo ! qui n'a cessé d'être repiqué depuis la venue des 33t. Entre 1930 et 1947, il tourne dans dix-neufs films dont treize sous la direction d'Henry WULSCHLEGER, son ami, qui sera non seulement son réalisateur attitré mais qui ne tournera rien d'autre jusqu'à sa disparition en 1939.
Le charcutier de Machonville de Vicky IVERNEL (1947) et, pour son ultime rôle, dans Le Martyr de Bougival de Jean LOUBIGNAC, d'après la pièce de Jean GUITTON, Et la police n'en savait rien.
Il remonte sur scène en 1948 puis en 1950. Une cécité temporaire l'empêche de continuer. Il écrit, se repose et décide finalement de prendre sa retraite non sans faire une ultime tournée en 1952 et se joindre à la distribution du «Martyr de Bougival», troupe d'Henri MENAGER, en 1953. C'est d'ailleurs au cours de cette tournée qu'il meurt, d'une angine de poitrine, à NOGENT-LE-ROTROU, le 24 novembre1953. BACH est inhumé dans le cimetière de FONTANIL, dans cette petite ville où il était né, 71 ans auparavant.