Verdun et le 140  
Extraits du journal de marche du 140
Douaumont
hommes

Lorsque, le 18 mars, le jour se lève, le régiment est ainsi disposé : deux bataillons en ligne : 1er bataillon à droite, du nord de l'étang de Vaux, à la ligne de partage des eaux des deux ravins de la Caillette; 2ème bataillon à gauche de cette ligne de partage des eaux à la redoute de Douaumont incluse; un bataillon en soutien (le 3ème bataillon) dans le ravin du Bazile.
Dans chaque bataillon de première ligne, les compagnies ont trois sections en ligne et une en soutien immédiat.
A 6 heures du matin, un bombardement effroyable se déclenche sur nos positions. L'artillerie de tranchée écrase nos premières lignes sous un déluge de torpilles tandis que les obus de gros calibre nivellent la deuxième position et effondrent les uns après les autres les quelques abris qui subsistent encore. Cette préparation d'artillerie redouble vers 9 heures. A 12H30, l'infanterie ennemie sort en vagues puissantes précédées de lance-flammes.
L'attaque est arrêtée net devant le front de la 1ère compagnie; le mouvement ennemi s'accuse à sa gauche, dans le secteur de la 2èmecompagnie à laquelle elle envoie une section de renfort. La 10ecompagnie vient également la renforcer, mais elle n'aura pas à intervenir. L'attaque est repoussée devant les 3ème et 4ème compagnies.

Du 10 mars au 22 août le régiment a eu dans ce secteur mouvementé14 officiers tués et 34 blessés, 534 hommes tués, 1.422 blessés et 186disparus, soit 2.142 pertes au total, dont plus de 830 pour la dernière période, à Retegnebois. Le 18 août en particulier, il y a eu 7 officiers tués et 12 blessés; 520 hommes tués, blessés ou disparus.

Le régiment n'a pas perdu un pouce du terrain confié à sa garde; il en a gagné dans le bois de la Caillette et fait une centaine de prisonniers à Retegnebois.